Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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samedi 17 avril 2010

J' ETAIS LA AVANT DE KATHERINE PANCOL


"Ce soir là, je lui ai dit au revoir.
J'ai dit au revoir à la maman que j'avais tellement attendue, tellement imaginée, tellement voulue que je la poursuivais pour lui arracher un regard, une attention, un mot d'amour. Un seul mot d'amour d'elle m'aurait donné des ailes, m'aurait fait gagner des milliers d'années, aurait évité des milliers d'erreurs, des milliers de meurtres.
Je le savais . Aussi fort que le soleil chauffe la peau , que le feu brûle et que l'eau désaltère .Je l'exigeais avec de plus en plus de force et de violence. Une question de vie ou de mort . C'était ma peau que je voulais sauver quand je la harcelais pour qu'elle me regarde.
J'ai dit aussi au revoir à toute les mères, à tous ces regards que je volais pour remplacer le sien ....
J'ai effacé ces yeux qui ne m'avaient jamais regardé .
J'ai effacé tous ces regards que j'avais quémandés, la rage au ventre , furieuse d'être obligée de chercher ailleurs ce qu'elle me refusait, avec l'envie de les tuer tous puisqu'ils n'était pas les siens, pas son regard sur moi .
C'est son regard, ses yeux que je voulais . Pas ceux des autres .Le premier regard, celui que la mère pose sur son enfant, et qui lui donne la force de vivre, la force d'aimer, d'aimer les autres et de s'aimer soi même.
Et tous ces autres qui m'avaient regardée avec amour , je les estourbissais puisqu'il n'était pas elle .
Pas elle . ..
Ma mère que j'aimais plus que tout au monde .
J'ai compris ce soir là.
J'ai tout compris . Ma rage assassine , mon envie de tuer les gens qui m'approchaient et qui voulaient m'aimer . Je ne voulais pas qu'ils m'aiment , je voulais que TOI , tu m'aimes. TOI, TOI, TOI, ma mère .Toi qui ne pouvais pas m'aimer, qui en étais empêchée.
Ce soir là, en un éclair , je me suis retrouvée seule face à moi .
Mes yeux à moi qui se tournaient vers l'intérieur découvraient cette vérité terrible, me disaient : voilà maintenant tu sais tout , tu as tout compris .Tu es allée jusqu'au bout de votre histoire, tu as découvert le secret infâme qui libère.
Tu es libre ....
Libre .
Elle t'a fait un cadeau inouïe , un cadeau que font peu de mères : elle t'a rendu ta liberté . Combien de mères auraient protesté, auraient dit "non ma chérie, ce n'est pas vrai, je vous ai tant aimés, tant aimés"pour se donner une belle image de mère aimante . Elle n'a pas triché .
Elle a eu le courage effronté , insouciant, de te dire la vérité , de te livrer le fond de son âme. Remercie -la. Tu n'auras plus jamais peur désormais
Tu vas pouvoir grandir à ton compte!
Remercie -la et chéris la pour ce terrible cadeau qu'elle t'a fait .
Quand j'ai levé ma coupe de champagne, parce qu'elle était si émue, si légère tout à coup qu'elle voulait qu'on trinque, qu'on boive, qu'on s'étourdisse, c'est à ma santé à moi que j'ai bu ."
Pour toi ma préférée....et pour d'autres .

2 commentaires:

marion a dit…

Passage très fort... Emotion forte aussi, selon le degré d'analogie entre fiction et réalité personnelle... Nourrissons-nous toutes des jolis personnages de Pancol! Gros baisers, Sophie.

Anonyme a dit…

tiens tiens, un passage que j'ai relevé aussi, très fort et très dur à lire.