Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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samedi 30 avril 2011

LES SCULPTURES DE JEAN BILLON A BEAUVOIR- SUR- MER

 

J’ai découvert les sculptures en bois de Beauvoir-sur-Mer aux vacances de la Toussaint mais je ne voulais pas les mettre en ligne sans avoir rencontré le propriétaire de cet étonnant jardin.
Lorsque je me suis arrêtée pour demander un rendez-vous et la possibilité de revenir la réponse a été immédiate, chaleureuse et enthousiaste : pas la peine d’attendre, j’étais la bienvenue !
JEAN BILLON, puisqu’il s’agit de lui est un homme sympathique et confiant. Il est visiblement heureux de parler de son travail et de montrer les sculptures qui envahissent non seulement son jardin mais sa pièce à vivre.
Lorsque j’ai expliqué le pourquoi de mes questions et mon blog des lieux insolites, JEAN BILLON a semblé conquis par le terme et heureux de cette terminologie.
Il est né à Beauvoir le 8 janvier 1930. Il est issu d’une famille de 14 enfants et n’a pas eu, on s’en doute, une enfance facile dans la ferme de ses parents.
A 17 ans il est parti comme ouvrier agricole à Fontenay –le-comte et a fait tout au long de sa vie différents métiers : il a été charbonnier, balayeur en usine, gardien de banque, coursier à la BNP en banlieue parisienne.
En 1992, à l’âge de la retraite, il est revenu vivre à Beauvoir et un peu par hasard, un peu par envie est devenu « sculpteur à la tronçonneuse », utilisant tout d’abord du pin puis du cyprès, un bois qui en vieillissant prend une belle couleur dorée.
Ces passions, on le sait, commencent toujours d’une étrange façon et les objets s’enchaînent sans que l’on sache trop pourquoi…
Il y eut un premier objet, un tabouret un peu grossier puis au fil des années 3000 sculptures virent le jour : « Il m’a fallu du temps pour posséder mon instrument, car la tronçonneuse hache et moi je voulais sculpter. »
JEAN BILLON évoque un grand « contentement » et lorsque je lui ai demandé ce qu’il éprouvait en travaillant le bois, la réponse fut immédiate : « ça me faisait exister, on met de soi –même dans ce que l’on réalise » .
La période la plus faste se situe entre 2003 et 2005 où chaque jour 3 sculptures sortirent des mains de JEAN BILLON.
On a du mal à imaginer que tous ces objets ont pu être réalisés avec une tronçonneuse.
JEAN BILLON aime tout particulièrement les animaux (chouettes, chats, cochons, tortues, pélican ainsi qu’un étonnant mille pattes) mais on trouve aussi de la nourriture (pain, jambon, poisson, saucisson …), des outils (ciseaux, fourchettes, coupe-chou géants) et une extraordinaire bibliothèque de livres en bois comportant « Un petit Billon », un livre sur les champignons et des livres beaucoup plus intimes retraçant sa vie (un livret de famille, les livres de ses opérations …).
JEAN BILLON a offert certaines de ses œuvres à son kiné et au chirurgien qui l’a opéré mais a gardé précieusement copie de ses cadeaux.
Les sculptures se font parfois symboliques ainsi « Le bout du tunnel », un petit chien qui ne pourra jamais voir « le bout du tunnel ».
Dans le jardin un personnage africain et une girafe nés de l’imagination de l’artiste et de sa fascination pour l’art africain (en effet JEAN BILLON n’a jamais voyagé).
Les objets qui ont demandé le plus de travail sont l’autruche de 2m40, les bœufs et la balise du Gois .
J’avoue avoir eu un vrai coup de cœur pour les livres en bois et les œuvres capables de se mouvoir : une autruche et un âne –carrioles.
De statiques les sculptures se font machines à rêver.
JEAN BILLON mêle parfois les matériaux et ajoute au bois de cyprès des petits objets en plastique, des yeux en métal ainsi que des klaxons et autres facétieux « pouêt-pouêt » pour donner vie aux canards .
Il y a une dizaine d’années la Télévision suisse venue filmer le Vendée Globe Challenge et cherchant les centres d’intérêt de la région n’a pas hésité à effectuer un reportage sur JEAN BILLON.
Des articles sont parus dans les journaux locaux (Ouest France …)et FR3 à son tour a réalisé un reportage.

Aujourd’hui âgé de 81 ans JEAN BILLON n’est plus aussi productif, il faut dire que manier la tronçonneuse avec une prothèse de l’épaule n’est plus envisageable.
Il vit entouré de son réconfortant bestiaire, de « ses enfants » (il ne s’est jamais marié) et reçoit ses visiteurs avec un enthousiasme communicatif.
Son bien sympathique jardin attire les regards des passants et les visites ne manquent pas, les retours positifs, les compliments réjouissent JEAN BILLON qui n’hésite pas à proposer un petit tour en carriole aux enfants qui accompagnent leurs parents !

 

Si vous passez par la Vendée n’hésitez pas à vous arrêter !



 


 















 
 
Et l'intérieur de la maison :
 

















Jean Billon

43 chemin du Puits de Riez
85230 Beauvoir-sur-Mer
02 51 49 88 76



Et pour finir ce petit tableau réalisé par un voisin-ami :



Merci à Bakou et Marie !
 
 
 
 
 
 

vendredi 29 avril 2011

PHILIPPE MONAUX ET SON ATELIER DE RESTAURATION

Depuis des années je passais en allant en ville devant une vitrine attirante,  remplie de trésors nombreux et variés, de sculptures, de vierges, de petits autels ...
A Noël j'ai eu envie comme cadeau d' une petite tête présentée dans un vieux globe de mariée .
Hélas le temps que je me décide celle- ci était vendue .
Mais je suis rentrée dans cet atelier et j'ai vu que l'intérieur était lui aussi plein de charme, empli d'un joyeux et total désordre ...
Voici donc  PHILIPPE MONAUX sur les Grigris,  restaurateur d'art et créateur  ...










Voici un texte "L’art de restaurer l’art" écrit par Olivier Michaux en 2007 qui décrit l'homme et le lieu :

"Sitôt la porte de l’atelier franchie,vous pénétrez dans un autre monde : celui des greniers de grands-parents où, enfants vous alliez jouer à cache-cache dans de vieilles malles coloniales, entre les lustres poussiéreux et les mannequins unijambistes. Ici, ça ne sent pas la morue jusque dans le coeur des frites comme chez Brel mais l’essence de térébenthine, les huiles et l’encaustique. Tréteaux en guise de pierre angulaire d’un établi,
plâtre délayé dans une gamelle en plastique pour le pansement de circonstance d’une statue défectueuse,
le chirurgien de l’art est à l’ouvrage. « Ici, c’est mon univers maintenant, je me sens bien dans tout ce "foutoir"  organisé ».
Foutoir, le mot est un peu fort.Alcôve de sérénité sans aucun doute, atelier certainement, mais en aucun cas galerie d’exposition. Une rubrique à brac, une façade sans brique pour « broc » où une vieille cage à oiseaux rouillée jouxte une statue de biche à la patte cassée, des cadres sans miroir ou orphelins de tableaux posés à même le sol au milieu d’autres statuaires, des émaux placés sur des étagères attendent d’être choyés et ramenés à la vie. Ici la boîte aux lettres vide de missives amoureuses, là un vieux tambour attend dans un coin
le retour hypothétique d’un grognard napoléonien. Les commandes sont nombreuses, le bouche-à-oreille fonctionne à plein, question de confiance et de sérieux.
« J’ai beaucoup de clients qui sont des marchands parisiens, ils me demandent pas mal de montage en
plus de la réparation. Ici, regardez, je leur ai adapté d’anciens pieds de mannequin de couture, je les aiélectrifiés pour fabriquer des lampadaires originaux. Il y a beaucoup de recyclage et de création, c’est ce
qui est intéressant ». Des pièces uniques qui ensuite prendront le chemin des Etats Unis où un véritable
marché est en train d’exploser.
Patience, inventivité, persévérance et rapidité sont les qualités premières d’un restaurateur d’art.
« Je n’ai pas le choix, quoi qu’il arrive, je dois toujours trouver la solution, réinventer des techniques, innover, bricoler pour satisfaire la clientèle de particuliers mais aussi de professionnels rémois ou de la région ».

Pour ce restaurateur sans toque mais déjà étoilé de son savoir faire et de sa rigueur, le menu est varié :
de la terre cuite, en passant par les régules, le statuaire, la restauration de cadres ou de sculptures en béton.
 « Je suis un touche à tout, mais mon domaine de prédilection reste la terre cuite à cause de son toucher et de sa  sensualité  . Aux antipodes, j’aime aussi travailler le béton pour son contraire ». Comme quoi, il faut de tout pour faire un monde !
Mais pour ce globetrotter qui a exercé les boulots les plus divers, de facteur en passant par vendeur de soutiens gorge, cueilleur d’amandes dans le Gard ou électricien en Allemagne, le quartier ne lui était pas étranger. Les oeuvres d’art, il les a côtoyées pendant près de 20 ans avant de se lancer dans cette
nouvelle aventure.
« J’étais aboyeur dans l’étude des commissaires-priseurs Collet et Guizzetti rue du Temple à Reims.
Je décrivais les objets mis en vente aux enchères, je baignais donc en permanence dans ce milieu particulier qu’est le domaine de l’art.
J’ai acquis un bagage en étant confronté chaque jour avec les pièces les plus disparates qui soient".
Puis un jour, s’étant enrichi de culture artistique, il a voulu voler de ses propres ailes, passer à la vitesse supérieure, achever de se construire, lui qui maintenant répare les objets « détruits » et abîmés par
le temps. Trop modeste, Philippe Monaux oublie de signaler qu’il a également fréquenté l’école Blot à
Reims. Pour un ancien globe-trotteur, c’était dans l’ordre des choses de faire un grand voyage…de la rue
du Temple au 21, rue Henri IV, soit quelques centaines de mètres !
« Je voulais rester dans ce quartier qui possède une vraie âme, un quartier qui vit avec et par ses artistes, sans oublier tous les artisans alentour.
On se connaît tous et il y a une réelle fraternité et convivialité ici ».

Si le coeur vous en dit, passez donc la tête dansl’entrebaillement de la porte de l’atelier du 21 rue Henri IV, vous verrez, ça vaut le détour !"



Philippe Monaux.
Atelier de restauration.
 21, rue Henri IV à Reims
Tél. 06 75 58 59 20

Plâtre - Terre cuite – Glace – Bronze - Papier - Patines diverses -
Montage lustrerie - Electrification luminaire.

Du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h30
Samedi de 10h à 13h

LE LIEN

Février 2015 ....
De nouvelles propositions magnifiques !









Une adresse qui vaut décidément le détour !

jeudi 28 avril 2011

VISITEZ GORODKA !



ALBERT SCHWEITZER LEON TOLSTOI MERE TERESA NELSON MANDELA


ABBE PIERRE ALEXANDRE SAKHAROV GANDHI


HENRI DUNANT SIDDHARTA SOEUR EMMANUELLE


CHICO MENDEZ SWINDLE TIERNO BOKAR

WANGARI MUTA MAATHAI



Gorodka (Sur 2 hectares), 3 parcours-nature, 8 galeries, 5 ateliers, plus de 500 œuvres ...

La Canéda
24200 Sarlat la Canéda
05 53 31 02 00

( Sur le GPS j'ai tapé place Marguerite Duras, c'est une petite place pas trés loin du site et une aide supplémentaire)


GORODKA ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

LE SITE DE PIERRE SHASMOUKINE


(cliquer sur les liens) 




mercredi 27 avril 2011

LA REINE DES REVES DE CHITRA BANERJEE DIVA KARUNI

Grâce à Anne-Marie Lelouvier j'ai lu pendant les vacances de février
"LA REINE DES RÊVES "
de Chitra Banerjee Divakaruni ...
Cet ouvrage ne pouvait que me plaire mes nuits étant faites de rêves qui se succèdent ....
Quelques citations pour vous mettre en appétit !







* " Le rêve annonce de la joie
J'accueille le rêve.
Le rêve annonce du chagrin
J'accueille le rêve.
Le rêve est un miroir qui me montre ma beauté
Je bénis le rêve.
Le rêve est un miroir qui me montre ma laideur
Je bénis le rêve
Ma vie n'est rien d'autre qu'un rêve
D'où je m'éveillerai pour entrer dans la mort
Qui n'est rien d'autre qu'un rêve de vie ".


* ... " Elle a choisi de porter des boucles d'oreilles et un collier de perles .
Cela ne me surprend pas , car ce sont les gemmes des pleurs. "


* "Elle parcourut le pays en lisant les rêves de tous ceux qui le lui demandaient .On l'avait mise en garde : les interprètes de rêves doivent se montrer discrètes dans la pratique de leur art, mais elle se moquait bien d'une telle prudence .
Parmi la foule qui se rassemblait partout où elle allait, elle posait les mains sur les tempes de ceux qui venaient implorer son aide et elle leur disait le sens de leurs rêves.
Il n'y avait de rêve trop complexe dont elle ne put dérouler le fil, de problème trop ardu dont elle ne connût la solution . On raconte qu'elle sauvait mille vies et réputations chaque jour, qu'elle prédisait la victoire et la bonne fortune, redonnait espoir aux désespérés et avertissait les malchanceux des désastres qui les attendaient. Mais dans l'exaltation de ses visions , ne cherchant rien d'autre que la vérité, il lui arrivait souvent de dire tout haut des choses qui auraient dû être murmurées aux oreilles des rêveurs . Ainsi des familles éclataient , des alliés devenaient ennemis et, ne pouvant supporter la honte, des hommes et des femmes quittaient leurs foyers et disparaissaient pour toujours."

* " Est- ce moi , ou le monde qui devient fou ?
est - ce un rêve que j'habite , un rêve déjà vu que j'ai tiré de quelque endroit en moi ?
Ma mère a déclaré un jour que chacun de nous vivait dans un univers séparé , un univers que nous avons rêvé si fort que nous le faisons exister .Nous aimons les gens quand leur rêve coïncide avec le nôtre , de même que deux dessins découpés se superposent exactement.
Mais les rêves ne sont pas des papiers découpés; tôt ou tard, ils changent de forme, causant malentendus, solitude et perte de l'amour ."

* ..."Mais peut-être est-ce autre chose, un de ces rêves qui ne sont pas des rêves et que nous choisissons d'appeler ainsi parce que nous adorons tous rêver. Des rêves qui tels des cerfs-volants sont libres de causes, libres de leur ficelle coupante lestée de culpabilité. "


* " J'aimerais aller en Inde - ne serait-ce que pour que les fantômes qui dansent dans ma tête comme des feux follets sur l'eau puissent s'apaiser ."

lundi 25 avril 2011

LES HABITS NEUFS DE L'EMPEREUR

Quelques contes ou histoires ont fait le bonheur de mon enfance ... LES HABITS NEUFS DE L'EMPEREUR fut l'un de mes préférés ...










Les habits neufs de l'empereur
" Il y a de longues années, vivait un empereur qui aimait plus que tout les habits neufs, qu'il dépensait tout son argent pour être bien habillé. Il ne se souciait pas de ses soldats, ni du théâtre, ni de ses promenades dans les bois, si ce n'était pour faire le montre de ses vêtements neufs. Il avait un costume pour chaque heure de chaque jour de la semaine et tandis qu'on dit habituellement d'un roi qu'il est au conseil, on disait toujours de lui: "L'empereur est dans sa garde-robe!"
Dans la grande ville où il habitait, la vie était gaie et chaque jour beaucoup d'étrangers arrivaient. Un jour, arrivèrent deux escrocs qui affirmèrent être tisserands et être capables de pouvoir tisser la plus belle étoffe que l'on pût imaginer. Non seulement les couleurs et le motif seraient exceptionnellement beaux, mais les vêtements qui en seraient confectionnés posséderaient l'étonnante propriété d'être invisibles aux yeux de ceux qui ne convenaient pas à leurs fonctions ou qui étaient simplement idiots.
"Ce serait des vêtements précieux", se dit l'empereur. "Si j'en avais de pareils, je pourrais découvrir qui, de mes sujets, ne sied pas à ses fonctions et départager les intelligents des imbéciles ! Je dois sur le champ me faire tisser cette étoffe!" Il donna aux deux escrocs une avance sur leur travail et ceux-ci se mirent à l'ouvrage.
Ils installèrent deux métiers à tisser, mais ils firent semblant de travailler car il n'y avait absolument aucun fil sur le métier. Ils demandèrent la soie la plus fine et l'or le plus précieux qu'ils prirent pour eux et restèrent sur leurs métiers vides jusqu'à bien tard dans la nuit.
"Je voudrais bien savoir où ils en sont avec l'étoffe!", se dit l'empereur. Mais il se sentait mal à l'aise à l'idée qu'elle soit invisible aux yeux de ceux qui sont sots ou mal dans leur fonction. Il se dit qu'il n'avait rien à craindre pour lui-même, mais préféra dépêcher quelqu'un d'autre pour voir comment cela se passait. Chacun dans la ville connaissait les qualités exceptionnelles de l'étoffe et tous étaient avides de savoir combien leur voisin était inapte ou idiot.
"Je vais envoyer mon vieux et honnête ministre auprès des tisserands", se dit l'empereur. "Il est le mieux à même de juger de l'allure de l'étoffe; il est d'une grande intelligence et personne ne fait mieux son travail que lui!"
Le vieux et bon ministre alla donc dans l'atelier où les deux escrocs étaient assis, travaillant sur leurs métiers vides. "Que Dieu nous garde!", pensa le ministre en écarquillant les yeux. "Je ne vois rien du tout!" Mais il se garda bien de le dire.
Les deux escrocs l'invitèrent à s'approcher et lui demandèrent si ce n'étaient pas là en effet un joli motif et de magnifiques couleurs. Puis, ils lui montrèrent un métier vide. Le pauvre vieux ministre écarquilla encore plus les yeux, mais il ne vit toujours rien, puisqu'il n'y avait rien. "Mon Dieu, pensa-t-il, serais-je sot? Je ne l'aurais jamais cru et personne ne devrait le savoir! Serais-je inapte à mon travail? Non, il ne faut pas que je raconte que je ne peux pas voir l'étoffe.
"Eh bien, qu'en dites-vous ?", demanda l'un des tisserands.
"Oh, c'est ravissant, tout ce qu'il y a de plus joli !", répondit le vieux ministre, en regardant au travers de ses lunettes. "Ce motif et ces couleurs! Je ne manquerai pas de dire à l'empereur que tout cela me plaît beaucoup!"
"Nous nous en réjouissons!", dirent les deux tisserands. Puis, ils nommèrent les couleurs et discutèrent du motif. Le vieux ministre écouta attentivement afin de pouvoir lui-même en parler lorsqu'il serait de retour auprès de l'empereur; et c'est ce qu'il fit.
Les deux escrocs exigèrent encore plus d'argent, plus de soie et plus d'or pour leur tissage. Ils mettaient tout dans leurs poches et rien sur les métiers; mais ils continuèrent, comme ils l'avaient fait jusqu'ici, à faire semblant de travailler.
L'empereur envoya bientôt un autre honnête fonctionnaire pour voir où en était le travail et quand l'étoffe serait bientôt prête. Il arriva à cet homme ce qui était arrivé au ministre: il regarda et regarda encore, mais comme il n'y avait rien sur le métier, il ne put rien y voir.
"N'est-ce pas là un magnifique morceau d'étoffe?", lui demandèrent les deux escrocs en lui montrant et lui expliquant les splendides motifs qui n'existaient tout simplement pas.
"Je ne suis pas sot, se dit le fonctionnaire; ce serait donc que je ne conviens pas à mes fonctions? Ce serait plutôt étrange, mais je ne dois pas le laisser paraître!" Et il fit l'éloge de l'étoffe, qu'il n'avait pas vue, puis il exprima la joie que lui procuraient les couleurs et le merveilleux motif. "Oui, c'est tout à fait merveilleux!", dit-il à l'empereur.
Dans la ville, tout le monde parlait de la magnifique étoffe, et l'empereur voulu la voir de ses propres yeux tandis qu'elle se trouvait encore sur le métier. Accompagné de toute une foule de dignitaires, dont le ministre et le fonctionnaire, il alla chez les deux escrocs, lesquels s'affairaient à tisser sans le moindre fil.
"N'est-ce pas magnifique?", dirent les deux fonctionnaires qui étaient déjà venus. "Que Votre Majesté admire les motifs et les couleurs!" Puis, ils montrèrent du doigt un métier vide, s'imaginant que les autres pouvaient y voir quelque chose.
"Comment!, pensa l'Empereur, mais je ne vois rien! C'est affreux! Serais-je sot? Ne serais-je pas fait pour être empereur? Ce serait bien la chose la plus terrible qui puisse jamais m'arriver."
"Magnifique, ravissant, parfait, dit-il finalement, je donne ma plus haute approbation!" Il hocha la tête, en signe de satisfaction, et contempla le métier vide; mais il se garda bien de dire qu'il ne voyait rien. Tous les membres de la suite qui l'avait accompagné regardèrent et regardèrent encore; mais comme pour tous les autres, rien ne leur apparût et tous dirent comme l'empereur: "C'est véritablement très beau !" Puis ils conseillèrent à l'Empereur de porter ces magnifiques vêtements pour la première fois à l'occasion d'une grande fête qui devrait avoir lieu très bientôt.
Merveilleux était le mot que l'on entendait sur toutes les lèvres, et tous semblaient se réjouir. L'empereur décora chacun des escrocs d'une croix de chevalier qu'ils mirent à leur boutonnière et il leur donna le titre de gentilshommes tisserands.
La nuit qui précéda le matin de la fête, les escrocs restèrent à travailler avec seize chandelles. Tous les gens pouvaient se rendre compte du mal qu'ils se donnaient pour terminer les habits de l'empereur. Les tisserands firent semblant d'enlever l'étoffe de sur le métier, coupèrent dans l'air avec de gros ciseaux, cousirent avec des aiguilles sans fils et dirent finalement: "Voyez, les habits neufs de l'empereur sont à présent terminés !"
"Voyez, Majesté, voici le pantalon, voilà la veste, voilà le manteau!" et ainsi de suite. "C'est aussi léger qu'une toile d'araignée; on croirait presque qu'on n'a rien sur le corps, mais c'est là toute la beauté de la chose!"
"Oui, oui !", dirent tous les courtisans, mais ils ne pouvaient rien voir, puisqu'il n'y avait rien.
"Votre Majesté Impériale veut-elle avoir l'insigne bonté d'ôter ses vêtements afin que nous puissions lui mettre les nouveaux, là, devant le grands miroir !"
L'empereur enleva tous ses beaux vêtements et les escrocs firent comme s'ils lui enfilaient chacune des pièces du nouvel habit qui, apparemment, venait tout juste d'être cousu. L'empereur se tourna et se retourna devant le miroir.
"Dieu ! comme cela vous va bien. Quels dessins, quelles couleurs", s'exclamait tout le monde.
"Ceux qui doivent porter le dais au-dessus de Votre Majesté ouvrant la procession sont arrivés", dit le maître des cérémonies.
"Je suis prêt", dit l'empereur. "Est-ce que cela ne me va pas bien ? Et il en se tourna encore une fois devant le miroir, car il devait faire semblant de bien contempler son costume.
Les chambellans qui devaient porter la traîne du manteau de cour tâtonnaient de leurs mains le parquet, faisant semblant d'attraper et de soulever la traîne. Ils allèrent et firent comme s'ils tenaient quelque chose dans les airs; ils ne voulaient pas risquer que l'on remarquât qu'ils ne pouvaient rien voir.
C'est ainsi que l'Empereur marchait devant la procession sous le magnifique dais, et tous ceux qui se trouvaient dans la rue ou à leur fenêtre disaient: "Les habits neufs de l'empereur sont admirables ! Quel manteau avec traîne de toute beauté, comme elle s'étale avec splendeur !" Personne ne voulait laisser paraître qu'il ne voyait rien, puisque cela aurait montré qu'il était incapable dans sa fonction ou simplement un sot. Aucun habit neuf de l'empereur n'avait connu un tel succès.
"Mais il n'a pas d'habit du tout !", cria un petit enfant dans la foule."Entendez la voix de l'innocence!", dit le père; et chacun murmura à son voisin ce que l'enfant avait dit.
Puis la foule entière se mit à crier: "Mais il n'a pas d'habit du tout!" L'empereur frissonna, car il lui semblait bien que le peuple avait raison, mais il se dit: "Maintenant, je dois tenir bon jusqu'à la fin de la procession." Et le cortège poursuivit sa route et les chambellans continuèrent de porter la traîne, qui n'existait pas. "



(La première illustration est de Dario Moretti )

samedi 23 avril 2011

LE GRIGRI DE JACQUELINE VIATOUR

J'ai rencontré JACQUELINE VIATOUR dans l'atelier de MARIE-CHRISTINE BOURVEN il y a presque deux ans ...


Elle m'a écrit pour me parler de mon blog : "Si mon petit bonhomme est suffisamment un coup de coeur, tu peux l'y installer : la sculpture s'appelle "Première ascension". C'est mon gri-gri à moi. Il figure sur mes cartes de visite et est en bonne place chez moi. Je ne le vendrai jamais !"

Le voici !






http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/2008/11/jacqueline-viatour-et-son-grigris.html

vendredi 22 avril 2011

LES SPECULOOS D'APOLLINE





les ingrédients :




-500 g de farine
-250 g de beurre
-175 g de cassonade
-175 g de sucre blanc
-2 oeufs
-une cuillerée à café de levure
-de la cannelle en poudre
-sel




Il faut mélanger la farine, la cannelle, la levure , le sel et les deux sucres.
Creuser une fontaine au centre et y déposer le beurre coupé en dés ainsi que les deux oeufs.
Pétrir
Former des petits personnages ou des formes géométriques
Faire cuire à four modéré pendant 15 à 20 min en surveillant la couleur.


Quand les speculoos sont dorés il faut les retirer.



A CONSOMMER SANS MODÉRATION !


mardi 19 avril 2011

LES AZULEJOS AU PORTUGAL

 

Les azulejos font partie du domaine architectural portugais depuis le 15éme S.
L'étymologie du mot azulejo varie selon les sources, certains le pensent dérivé de Azul qui signifie bleu, mais son origine est le mot arabe az-zuay qui désigne un morceau de terre cuite et lisse.





lundi 18 avril 2011

THOMAS JARRY CHEZ ROSE ET SON ROMAN

ROSE ET SON ROMAN propose les toiles de THOMAS JARRY !

ROSE ET SON ROMAN est un lieu unique sur Reims : le bonheur de regarder, de toucher, de déguster....
Un accueil discret et chaleureux à la fois , des conseils de lecture ,des petits trésors, des cartes d'anniversaire, des bijoux,  des bonbons d'autrefois... bref  un moment de sérénité et de plaisir(S) !!!!!




http://www.thomasjarry.com/

http://roseetsonroman.canalblog.com/

76 rue de Chanzy
à Reims


*** Petite nouvelle de dernière minute !


Osvaldo Rodriguez, peintre franco-argentin, a illustré le livre "T'as des nouvelles?" d' Olivier Michaux. Les dessins originaux sont exposés et en vente chez Rose.