Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mercredi 30 novembre 2011

PETITE VENTE A LA MAISON LE 30 NOVEMBRE 2011 !







10 colliers de tulle !


Des couleurs automnales et du vert, du rose, du turquoise ou du violet !




Au coeur de ces" GRIGRIS DE SOPHIE " de petits grigris, des perles de Venise, une petite tête en bois peint , des broches ou des boutons anciens !


Il seront là le mercredi 30 novembre et vous attendent à la maison de 10 heures à 20 heures !

Je vous espère nombreux !

mardi 29 novembre 2011

UNE MAISON D'ART BRUT A VENDRE : CELLE DE BODAN LITNIANSKI A VIRY NOUREUIL




Il y a deux ans j'ai visité LA MAISON DE BODAN LITNIANSKI à VIRY NOUREUIL.


J'avais écrit à l'époque :

"LA MAISON AUX COQUILLAGES C'EST TOUT CE QUE J'AIME .....
 de la folie douce et du bonheur à l'état pur !
"Art naïf, art brut ou indiscipliné, prescience d’architecture, peu importe" on ne peut s'empêcher d'imaginer la collecte des matériaux et cette vie passée à construire ".



Et puis le temps a passé et j'ai visité d'autres lieux ...
Cette maison restait un sujet de préoccupation . Il y a deux semaines j'ai recontacté le petit-fils de BODAN LITNIANSKI et j'ai décidé de retourner voir celle que l'on appelle LA MAISON AUX COQUILLAGES .
Je savais que le temps avait commencé son oeuvre destructrice mais il y a toujours un grand décalage entre ce que l'on imagine et ce que l'on voit ...
Le charme est toujours là, intact mais les ronciers recouvrent peu à peu les constructions.

IL VA FALLOIR AGIR ....VITE !
IL FAUT SAUVER LA MAISON DE BODAN  AVANT QU'ELLE NE DISPARAISSE .

Ceux qui aiment l'Art Brut savent ce que sont devenues les maisons, les jardins  de Chomo, d'André Hardy,de Franck Barret,  de Guittet...la liste est longue et douloureuse des lieux à jamais disparus, des lieux pillés ou vandalisés  ...

Il faut maintenant trouver un acquéreur : le prix est raisonnable (60 000 euros, à débattre peut être ).
L'endroit est fantastique, ce qui fut possible à Saint Dizier avec l'incroyable restauration du PETIT PARIS de MARCEL DHIEVRE, l'est bien sûr à Viry Noureuil.

Imaginons une France fière de son patrimoine, une France constellée de petits et de grands Musées d'Art Brut !!!

Imaginons l'intérêt brutal des habitants de Viry Noureuil pour ce lieu longtemps délaissé, imaginons un Maire heureux de reproduire l'entreprise de Monsieur Cornut-Gentille , imaginons la Communauté de Communes de Chauny/Tergniers (Son Président M. Jacques Desallangre a déjà  fait des tentatives dans ce sens), imaginons la Direction Générale des Patrimoines, imaginons la DRAC , imaginons le LAM, imaginons un journaliste du Monde, imaginons une actrice de cinéma très connue et passionnée d'Art Brut, imaginons toutes ces parties s'unissant pour

LA SAUVEGARDE DE LA MAISON DE BODAN LITNIANSKI !


Imaginons ensuite une grande mobilisation, un mouvement, un intérêt pour tous les lieux en perdition, pour tous les endroits aux statuts fragiles .
Je pense bien sûr à GORODKA et à Pierre Shasmoukine, à LA FORGE et à Florence Marie et bien sûr au COLOSSAL de Danielle Jacqui.

Il y a du travail, un vrai travail de réhabilition .

Je veux  ici remercier Patrick Martinat pour son article  paru dans Le Monde du 17 novembre 2011: "Vend cathédrale, art brut, bel ouvrage". Cet article va faire bouger les consciences. Cet article sera je l'espère le premier d'une longue série !

Dés jeudi (le 1er décembre !) Les photos d'Apolline donneront l'espoir que ce lieu peut revivre et que la poésie de cette maison est toujours présente ! Elle a su donner vie aux poupées de BODAN et son regard dit que tout est encore  possible ...


Les miennes aujourd'hui sont là pour montrer l'urgence d'une action commune ....

! LA MAISON AUX COQUILLAGES EST A VENDRE 










BODAN LITNIANSKI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE :

http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/search/label/Bodan%20Litnianski



! QU'ON SE LE DISE         

lundi 28 novembre 2011

" LES BASILIQUES ET CITES PARANOIAQUES DE MARCEL STORR ... "PAR LAURENT DANCHIN


En juin 2009 a été édité chez lelivredart un ouvrage passionnant , à la fois érudit et limpide :

" Le dessin à l'ère des nouveaux médias " .

A la page 177 de cet ouvrage " Les basiliques et cités paranoïaques de Marcel Storr (1911-1976) :
la revanche d’un imaginaire clandestin" est un chapitre indispensable à lire pour apprécier l'oeuvre de MARCEL STORR et l'exposition qui commence le 16 décembre

" MARCEL STORR, BATISSEUR VISIONNAIRE " et qui sera visible jusqu'au 31  mars 2012 au Pavillon Carré de Baudouin à Paris .




" A une époque où l’art des autodidactes est plutôt à la mode, les cas d’art brut authentique semblent de plus en plus rares . C’est ce qui rend si précieuses les églises et villes futuristes de Marcel Storr, une petite cinquantaine de grands dessins au crayon ou à la plume rehaussés d’encres de couleur, découverts un soir de 1971 par un couple d’amateurs d’art parisiens. Tout un univers d’édifices proliférants, tendant vers le ciel une infinité de flèches, tours, dômes, pinacles, minarets aux allures agressivement minérales ou végétales, l’humanité y étant réduite à la condition de fourmis grouillant au sol, sous des cieux pommelés lourds de menaces fantastiques.




Enfant abandonné, battu, placé dans des fermes puis confié à des bonnes sœurs en Alsace, Marcel Storr avait été tantôt mineur, tantôt débardeur aux Halles, avant de trouver un poste de cantonnier de la ville de Paris en 1964, année de son mariage. Dessinateur clandestin, conscient de son génie, il était depuis longtemps employé à ramasser les feuilles au bois de Boulogne lorsque sa femme, gardienne de l’école primaire du 35 rue Milton, dans le 18ème arrondissement, profita un soir de son absence pour entraîner dans sa cuisine M. et Mme Kempf, qui sortaient d’une réunion de parents d’élèves. Bien cachés sous la toile cirée, tous les dessins étaient là, la plupart réalisés sur papier Canson, dans un grand cahier à spirales.



Quand son épouse mourut un an plus tard, Storr, né à Paris le 3 juillet 1911 , fit le projet de se remarier. Il demanda alors à M. Kempf, devenu son protecteur, de l’aider à rédiger, pour une agence matrimoniale, l’annonce suivante : « Marcel – veuf – 61 ans – catholique – employé fonctionnaire – gain normal – quelques économies – logé dans une école – allure simple – 1 m 68 – 55 kg – bon caractère – aime la nature, architecture et faire de la peinture ». D’après le peu que nous sachions avec certitude sur son compte, il semble que le nouvel aspirant au mariage ait eu au contraire un tempérament plutôt colérique, voire désagréable, et une tendance à se sentir toujours persécuté, héritée des sévices subis au cours de sa jeunesse. Pratiquement sourd pour avoir été trop souvent battu, antisémite à l’occasion, et marmonnant souvent des propos incompréhensibles, il avait aussi, sans doute, été prisonnier de guerre et un trou de vingt ans dans sa biographie laisse penser qu’il fut à plusieurs reprises l’objet de soins psychiatriques : pour la période plus récente, on sait à coup sûr qu’il fut admis en hospitalisation libre à Ville-Evrard en 1974, puis suivi en postcure les années suivantes .



C’est vers la fin de sa vie que Marcel Storr vint un jour confier tous ses dessins à la famille Kempf, pour les mettre à l’abri. Ne donnant jamais suite quand on lui parlait de ventes ou d’expositions – il voulait bien donner ses dessins, mais pas en tirer bénéfice –, il avait pris l’habitude de débarquer sans prévenir, chaque fois qu’il avait des démarches à entreprendre ou des papiers administratifs à remplir. Et il mourut, sans doute d’un cancer, le 10 novembre 1976, à l’hôpital Tenon, quelque temps après avoir été relogé dans un appartement insalubre à Saint Denis. « Totalement renfermé, névrosé, parlant peu, et avec une élocution difficile – il ne portait un appareil contre la surdité que depuis 1961 – c’était le type même, dit M. Kempf, du solitaire incompris qui ne vit que par son imaginaire. Par et pour son ‘œuvre’ : son seul but, sa seule compensation, sa seule passion. Il ne peignait ni pour plaire, ni pour être exposé, ni pour être connu, ni même sans doute pour se distraire, mais simplement par une sorte d’instinct, pour répondre à on ne sait quel appel ou devoir… Jamais il n’a montré ses œuvres à qui que ce soit. S’il nous les a confiées, ce n’était pas pour nous les faire admirer mais pour qu’elles soient en sécurité, et jamais il n’a demandé à les revoir. ».





Quatre ensembles de dessins, correspondant à autant de périodes, constituent toute la production de Marcel Storr connue à ce jour. D’abord quelques grands dessins d’avant-guerre, datés 1932 ou 1936-1937, sur un papier jauni, scotché au dos. Il s’agit déjà de dessins d’églises, naïfs et réalistes à la fois – les statues et les briques y sont reproduites minutieusement une par une –, avec toutefois une surcharge architecturale un peu inquiétante et une tendance à l’interprétation délirante. Certains sont coloriés, d’autres au crayon seul, d’autres encore repris aux encres, sans doute dans les années 60, avec l’ajout d’un premier plan de foules et d’arbres, comme dans sa manière ultérieure. Dans cette période, l’imagination architecturale semble encore coincée par le parti pris imitatif ou réaliste de départ, et surtout par la lenteur minutieuse de l’exécution, même si, en cours de route, l’auteur ne semble pouvoir réfréner un besoin d’accumuler les éléments décoratifs ou architecturaux, dérive plus conforme à la rapidité de l’imaginaire.



Suit une période creuse, qui n’a laissé que quelques très grands dessins d’églises datant des années 1950. Et on arrive à un magnifique carnet de 25 dessins de format moyen – 30 x 36,5 cm –, tous datés de 1964 : des cathédrales aux allures de palais, cette fois totalement imaginaires, évoquant les styles les plus grandioses, du Sacré Cœur au Kremlin, de Sainte Sophie au gothique anglais ou au baroque autrichien ou allemand. Présentés toujours de profil, la façade déformée en perspective cubiste à gauche, et prenant parfois l’allure de bouquets de clochers pointus, de cristallisations bizarres ou de forêts de champignons géants, ces édifices d’une beauté terrifiante, dessinés au crayon puis coloriés à l’encre, montrent toujours, au premier plan, de minuscules personnages évoluant sur des séries de parvis ou déambulant entre les parterres de fleurs ou les pelouses sous des arbres – souvent le cèdre –, tandis que l’ensemble est couvert d’un ciel nuageux plus ou moins menaçant. Manifestement l’humeur maniaco-dépressive de l’auteur se fait sentir dans les derniers de ces travaux qui accumulent sans retenue les clochers, tours, motifs phalliques et forêts d’antennes, comme pour « griffer le ciel », dit Mme Kempf, alors que, simultanément, l’image semble de plus en plus déformée. Cette série pourrait avoir été réalisée à l’hôpital psychiatrique, mais ce n’est qu’une hypothèse .



Le dernier ensemble, daté 1969-1975 et resté inachevé, est l’aboutissement de cette exaltation néo-babylonienne. Il s’agit cette fois de dix-neuf projets de villes ou de bâtiments démentiels, certains évoquant le temple d’Angkor Vat, le palais mégalomaniaque de Ceaucescu ou des fantaisies urbanistiques encore plus radicales que les dessins de Robida ou le plan Voisin de Le Corbusier. Toutes ces constructions, ces tours, ces villes flottantes sont présentées le plus souvent en perspective, mais avec des points de fuite contradictoires au sein de la même image et des effets maladroits de plongée ou contre-plongée pour accentuer l’effet de gigantisme et souligner la fuite des bâtiments vers le ciel. « Storr se croyait investi d’une mission, nous dit M. Kempf. Il était persuadé que Paris allait être détruite et que le Président des Etats-Unis allait en personne lui rendre visite, pour lui emprunter ses dessins et reconstruire la capitale exactement selon ses plans. » De son travail au Bois de Boulogne, il est vrai que le cantonnier avait eu le temps de voir émerger, au loin, au-dessus de la cime des arbres, les tours de la Défense . A son cerveau d’inventeur, le vieux Paris semblait totalement dépassé.



Alors que les églises, avec leurs dômes proliférants, leur flèches, leurs contreforts et leurs arcs-boutants, leurs clochetons, leurs porches immenses, leurs gerbes et leurs palmiers de pierre, avaient chacune une dominante, jaune ou vert, orange, rouge ou noir, les villes, elles, ont une atmosphère plutôt rouge-orange où se noient leurs perspectives éclatées, leurs grands obélisques semblables à des tours de contrôle, et les colonnes à étages de leurs étranges ziggourats, stalagmites démesurés parfois connectés entre eux comme les Tours de Watts à Los Angeles. De la basilique ou de la cathédrale, évoquant l’ambition spirituelle d’un temps révolu, on est passé à un nouvel espace mental, beaucoup plus complexe, un nouveau gigantisme, urbanistique et futuriste, poussant au paroxysme la folie du gratte-ciel – réactivée d’ailleurs au même moment par les projets pharaoniques de l’Asie du Sud-Est, souvent montrés à la télévision, et par leur Utopie de villes-tours intégrées comme à Kuala Lumpur.




Architectures totalitaires, comme la plupart des rêves de science-fiction, les villes de Marcel Storr, sur chacune desquelles il avait dû besogner des mois dans la solitude de son petit logement de fonction, prenaient pour lui un caractère de réalité, comme il arrive à ces romanciers qui, à force de raconter des histoires, finissent eux-mêmes par y croire . « Il suffirait de les filmer, c’est réel ! » disait-il parfois, ou alors : « Vous allez filmer ça et ça va vivre, exister ! ». Et à Mme Kempf, à qui il montrait son projet grandiose de villes flottantes, avec des fleuves traversés de ponts suspendus comme à Tancarville, des Caravelles, des véhicules amphibies ou des navires futuristes un peu partout, et des rangées d’arbres lumineux sur des sortes de passerelles, il disait : « Je creuse autour et je mets de l’eau. Vous allez voir, les lumières vont s’allumer ! Les photos que vous allez prendre, ça aura autant de valeur que les dessins ! ». Démiurge dépassé par la force de ses inventions, il accordait à l’idée encore plus d’importance qu’à la matérialité de sa réalisation.



« On remarque, note M. Kempf analysant une œuvre inachevée, que Storr exécutait son dessin en partant d’un angle et en remplissant la feuille au fur et à mesure, sans avoir crayonné au préalable un tracé ou un contour général. » Comme les miniaturistes, les artistes naïfs sont des maniaques du détail qui, le plus souvent, avancent, le nez sur la feuille, sans véritable plan préconçu. Ils sont dans leur dessin, à l’intérieur de leur espace de représentation, et n’en prennent une conscience globale qu’à la fin, une fois la progression terminée. La distance à l’œuvre n’est pas la même que chez l’artiste professionnel. Dans les églises de Marcel Storr, les personnages lilliputiens du premier plan de même que tout l’appareillage, les clochetons, les pinacles, les marches des escaliers ou les sols en damier sont d’une finesse incroyable . Complètement absorbé par sa tâche, concentré à l’extrême au point d’en oublier tout le reste, leur auteur, pour parvenir à une telle précision, n’utilisait que des crayons durs, affûtés comme des aiguilles, avec lesquels il gravait littéralement la feuille. Seules les œuvres de la fin sont réalisées directement à la plume, sans dessin sous-jacent, mais avec des encres de couleur, contrairement aux prévisions de M. Kempf qui, pour l’encourager, avait offert à Storr de l’encre de Chine noire, pensant l’aider à donner plus de force aux lignes de ses architectures.



« Dessiner, y a que ça que j’aime ! », avouait l’artiste clandestin à ses deux admirateurs. C’est dans un deuxième temps seulement qu’il utilisait la couleur, puis un vernis épais égalisé au fer chaud. Quel vernis ? « C’est mon secret ! », répondait-il en artisan roué qui garde ses recettes de fabrication. Pour les arbres, son domaine familier – il préférait les conifères, arbres à feuilles persistantes, qui ne font pas de saletés et lui donnaient moins de travail –, le cantonnier du Bois de Boulogne avait recours à une technique pointilliste, multipliant sur le feuillage les petites touches de couleur. Et quand tout lui paraissait fini, bien que presque illettré, il signait ses œuvres, souvent même deux fois. Signait-il le dessin d’abord, donc l’architecture, puis l’achèvement du tableau, une fois terminé le passage de la couleur ? Son travail en deux temps pourrait le faire penser. Reste la question principale : pourquoi aimait-il tant dessiner des églises ? Pour la raison sans doute qu’il ne s’était senti vraiment bien qu’une seule fois dans sa vie : quand, à l’âge de quinze ans, il avait été recueilli par les bonnes sœurs. Unique point d’ancrage de son existence, les édifices religieux, depuis, avaient pour lui valeur de repère. Mais l’explication paraît quand même insuffisante et il faut imaginer des motivations plus complexes à des œuvres d’une telle qualité.




Rarement exposés, les travaux énigmatiques de Marcel Storr offrent toutes les caractéristiques de l’art brut au sens le plus orthodoxe : semi autisme de leur auteur, absence de racines artistiques définies, spontanéité d’inspiration et précision maniaque sur un thème fortement obsessionnel et peu évolutif. Clandestinité aussi de l’acte créateur, mais avec la conscience forte de faire œuvre originale, l’ensemble procédant à coup sûr d’une vision paranoïaque de la réalité, ou d’une sorte de dissidence mentale fondatrice d’une théorie du monde et des choses, délirante sans doute, mais non dépourvue de cohérence. Tout, la pauvreté des moyens utilisés et la facture, complexe en apparence mais élémentaire dans le détail, les motifs récurrents à l’infini, l’élaboration partie par partie sur un schéma général toujours le même, mais aussi la patience compulsive et la fondamentale maladresse technique, compensée par la force de la pulsion expressive et l’invention de solutions de remplacement, concourt à donner à ces images, d’un style immédiatement reconnaissable, le pouvoir de fascination et la prégnance si distinctifs de l’art brut.

Ses collègues se moquaient de lui, le traitaient de ‘naïf’. Bâtisseur de temples, de cathédrales, puis de villes entières dans le silence étouffant de la solitude, Marcel Storr, comme Ferdinand Cheval ou Raymond Isidore, opposait à son destin ingrat la tentative symbolique de créer un monde parallèle, compensatoire, un autre monde meilleur, mieux fait, dont il était le démiurge et qui nous apparaît aujourd’hui, à travers la beauté étrange de quelques planches coloriées, comme la revanche définitive du souffre-douleur . "







* Les notes nombreuses  qui accompagnent cet article n'apparaissent pas ici, que ceux qui aiment l'ART BRUT se procurent le livre de Laurent Danchin :

http://www.lelivredart.com/librairie.php?url=oeuvre&isol=1053

Cet ouvrage évoque des dessinateurs non professionnels (Raphaël Lonné, Marie-Jeanne Gil ...) et professionnels  (Jean de Maximy, Jean-Luc Giraud, Davor Vrankic)


* MARCEL STORR ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
    (cliquer sur le lien)

* Les photos présentées ici sont la propriété de Liliane et Bertrand Kempf



dimanche 27 novembre 2011

MARCEL STORR : Repères biographiques



Repères biographiques

1911 (3 juillet) : Naissance de Marcel Storr à Paris, sans doute de père inconnu. En 1914, il est abandonné par sa mère et confié à l’Assistance Publique.

1917 : De santé fragile, il doit quitter l’école, puis est placé dans des fermes près de Montauban.

1926 : Adolescent, il aurait trouvé refuge chez des bonnes sœurs. Par la suite, souvent hospitalisé, il sera réformé.

1930-1939 : Premiers dessins conservés (une série d’églises).

1937 : Storr s’installe à Paris, où il est plongeur dans un lycée puis employé d’une compagnie de nettoyage.

1940 : Mobilisé, il est réformé trois mois plus tard.

1943 : Marthe Laib, femme divorcée, mère de deux enfants, vient partager sa vie. Il travaille alors comme journalier aux Halles.

1950-1960 : Période des grands polyptyques.

1964 : Storr est embauché comme « cantonnier d’empierrement saisonnier » par la Ville de Paris. En septembre, il épouse Marthe, gardienne d’école dans le 9ème arrondissement. Deuxième série d’églises. Apparition du premier gratte-ciel de la Défense.

1965 : Dernier dessin de la série des églises. Début de la série des mégapoles.

1971 : A la rentrée de septembre, Liliane Kempf, responsable d’une association de parents d’élèves, découvre par hasard les dessins de Marcel Storr et va consulter une galerie.

1972 : Décès de Marthe Storr, née Sandt. Son époux doit déménager à Saint-Denis, où il perd peu à peu ses repères et son équilibre. Il confie ses dessins à Liliane et Bertrand Kempf pour les mettre en lieu sûr.

1974 : Le 29 septembre, Storr est hospitalisé en urgence psychiatrique à Sainte Anne, puis à Ville-Evrard dont il sort le 21 octobre. Il sera suivi ensuite en post-cure.

1975 : Vingtième et dernier dessin de la série des mégapoles.

1976 : Storr prend sa retraite en juillet, est hospitalisé le mois suivant, puis le 18 novembre meurt d’un cancer à l’hôpital Tenon, dans le 20ème arrondissement de Paris.

En 2011, Marcel Storr aurait eu 100 ans.




http://www.mycelium-fr.com/#/marcel-storr-1/3719335

http://www.mairie20.paris.fr/mairie20/jsp/site/Portal.jsp?document_id=19106&portlet_id=656


MARCEL STORR et LES GRIGRIS DE SOPHIE :
http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/search/label/Marcel%20Storr



* Les photos présentées ici sont la propriété de Liliane et Bertrand Kempf




* Prolongation exceptionnelle de l'exposition jusqu'au 31 mars 2012 !

samedi 26 novembre 2011

MARCEL STORR: L'HISTOIRE D'UNE RENCONTRE



Laurent Danchin, Commissaire de l’exposition " MARCEL STORR BÂTISSEUR VISIONNAIRE "
parle de MARCEL STORR :


" On ne sait presque rien de lui. Il est mort il y a plus de trente ans et son oeuvre, clandestine, découverte par hasard par un couple d’amateurs d’art en 1971, n’a presque jamais été montrée.
Pourtant Marcel Storr, simple balayeur au bois de Boulogne – ou « cantonnier d’empierrement saisonnier » des parcs et jardins de la Ville de Paris, selon son statut officiel – était un dessinateur de génie. Tout au long de son existence, il a poursuivi avec obstination la construction d’un univers parallèle au sein duquel il prenait chaque soir sa revanche contre sa condition ingrate et la misère de ses origines.
Enfant abandonné, placé par l’Assistance Publique dans des fermes où il était battu, Storr, devenu sourd, condamné à l’illettrisme, a toujours aimé dessiner, et l’expérience amère de la vie a renforcé en lui le besoin d’accéder, par la voie symbolique, à un univers supérieur qui lui était refusé. Son œuvre, jardin secret d’un autodidacte visionnaire, obsessionnellement inspiré, est un cas spectaculaire de résilience du don créateur malgré tous les obstacles et les vicissitudes d’un destin contrarié.
Des églises, des tours, des villes tentaculaires…
Il n’existe qu’une soixantaine de dessins de Marcel Storr, s’échelonnant des années 1930 à 1975, et représentant exclusivement des architectures imaginaires. Tous figurent dans cette exposition.
Parfois de très grandes dimensions et de plus en plus complexes au fil du temps, ces dessins sont coloriés au crayon ou aquarellés à l’encre, et extrêmement fouillés dans la période finale, celle des chefs d’œuvre des dix dernières années. Développant au départ un thème purement religieux, donc plutôt tournés vers le passé du temps des basiliques et des cathédrales, ils s’orientent brusquement vers un futur de science fiction à partir de l’année 1965. C’est, par coïncidence, l’époque où apparaissent les premières tours de la Défense que Storr, quotidiennement, pouvait voir émerger de la cime des arbres sur son lieu de travail.
Du premier au dernier, tous ces dessins manifestent une unique tendance : l’obsession de construire, d’inventer du jamais vu et de défier la pesanteur en s’élevant toujours plus haut vers le ciel. « Des tours, il faut des tours ! », répétait Storr en guise d’explication, convaincu que le président des Etats-Unis viendrait en personne le consulter pour reconstruire Paris après une catastrophe nucléaire inévitable.
Plus proche de l’art brut que de l’art naïf, auquel ses premiers balbutiements peuvent faire penser, l’œuvre clandestine de Marcel Storr est à coup sûr une découverte majeure de l’art populaire contemporain."






Art brut ou art populaire ?

" Devant les œuvres de Marcel Storr, créateur autodidacte, clandestin, inventeur d’un monde parallèle au style incomparable, il est difficile de ne pas évoquer l’art brut de Jean Dubuffet, mais un art brut du plus haut niveau et d’inspiration postmoderne, donc fortement contemporain.
On peut évoquer aussi, si l’on préfère, une forme puissamment inspirée d’art populaire de l’époque actuelle. Car l’art visionnaire de Marcel Storr, malgré sa forme d’habileté et sa complexité particulière, n’appartient pas, à l’évidence, au registre savant. Storr, au sens académique, ne sait pas dessiner et sa maladresse, quand elle est visible, n’est pas délibérée. De même, n’ayant reçu aucune formation, il maîtrise mal les lois de la perspective, ce qui le conduit à une sorte de cubisme involontaire, comme dans la série des églises où le rabattement des plans, pour donner à voir l’architecture sous tous ses angles, évoque davantage les procédés du dessin d’enfant.
S’il faut absolument trouver à cet outsider des points de comparaison, c’est aux tours de Watts de Simon Rodia à Los Angeles, ou au Palais Idéal du facteur Cheval qu’il faudrait esthétiquement l’apparenter. Et pour sa découverte tardive aux cas spectaculaires que sont, aux Etats-Unis, l’univers ferroviaire de Martin Ramirez, la saga d’Henry Darger ou les architectures symboliques d’Achilles Rizzoli."




Liliane et Bertrand Kempf ont connu l'artiste . Ils sont en possession de la totalité des oeuvres de Marcel Storr.
Liliane raconte sa rencontre avec Marcel Storr en 1971, c'est un témoignage très émouvant :

« Ses yeux, ses yeux noirs, fixes, perçants, parfois méchants, jamais adoucis par un sourire intérieur.
Lorsque j’évoque son souvenir, c’est la première image qui me vient à l’esprit. Bien sûr, avec le recul et le peu que nous savons de lui, je comprends pourquoi ce regard m’avait frappé dès la première minute de notre rencontre : à l’affût, lucide et triste, il regardait les choses, les gens autour de lui mais au-delà il construisait « son » monde. (…)
Je pense avoir été la seule personne à avoir un tant soit peu communiqué avec lui. Il ne voulait montrer
ses dessins à personne, qui une fois terminés, ne l’intéressaient plus du tout, ils nous les avait confiés et
n’a jamais voulu les revoir !
C’est par le plus grand des hasards que je l’ai connu. En 1971, j’étais présidente des parents d’élèves dans une école primaire du quartier. Un soir de septembre, en rendant les clés de la salle de classe où avait eu lieu la réunion, la concierge me demande instamment d’entrer dans sa loge ; « J’ai quelque chose à vous montrer, les dessins de mon mari ». J’avoue ne pas avoir été enthousiasmée par l’idée, en plus à cette heure tardive, mais comment refuser ? Elle me conduit vers une grande table, pousse le bocal des poissons rouges, la cage du perroquet, chasse le chat, soulève la toile cirée. Deux blocs de papier à dessin, un grand et un petit...
Je tourne les pages, choc, émotion, émerveillement, je lui dis mon admiration ! « Il faut que je voie
votre mari ». « Vous n’y pensez pas, il ne veut montrer ça à personne, il serait furieux s’il savait que vous l’avez vu ». (…)
Deux ou trois semaines plus tard, je me retrouve dans la loge, ce moment est resté gravé dans ma
mémoire : un type raide, figé dans un mutisme opaque, hostile à tout dialogue, un bloc de refus. J’avais
beau insister : « mais je vous assure que c’est magnifique, il faut que je montre vos dessins à une personne du métier, je vous emprunterai vos cahiers un seul jour », c’était « non, non et non ». À bout d’arguments,je ne sais ce qui m’est passé par la ma tête, je lui dis « et si je vous laisse ma carte d’identité, accepterez-vous de me faire confiance ? ». Il me regarde alors intensément, me voit enfin, et : « Oui ». Voilà, notre aventure a commencé à ce moment précis, dans cette loge, debout comme des statues. (…) »

" Marcel Storr travaillait en deux temps, dessinant d’abord, puis coloriant ensuite, parfois à mesure, sa composition. C’est sans doute pour cette raison qu’il lui arrive de signer plusieurs fois. A la fin il passait, sauf sur le ciel, un vernis qu’il égalisait au fer chaud. Chaque dessin pouvait lui prendre de deux à quatre mois, parfois davantage, et certaines oeuvres ont été reprises à différentes périodes ou sont restées inachevées. Toutes ne sont pas datées et parfois celles qui le sont comportent aussi un nombre dont nous n’avons pas retrouvé la clef."





* Et s'il est un texte à lire dans sa totalité c'est celui de Laurent Danchin :
 " Les basiliques et cités paranoïaques de Marcel Storr " (1911-1976) : la revanche d’un imaginaire clandestin, in Le dessin à l’ère des nouveaux médias, Paris, lelivredart, 2009.

http://www.mycelium-fr.com/#/mycelium/3585493

http://www.mairie20.paris.fr/mairie20/jsp/site/Portal.jsp?document_id=19106&portlet_id=656


* MARCEL STORR sur Les Grigris de Sophie :

* Les photos présentées ici sont la propriété de Liliane et Bertrand Kempf

* Prolongation exceptionnelle jusqu'au 31 mars 2012 !

vendredi 25 novembre 2011

"MARCEL STORR BATISSEUR VISIONNAIRE" AU PAVILLON CARRE DE BAUDOUIN


Pour tous ceux qui aiment l'Art Brut , pour tous ceux qui aiment l'art, pour ceux qu'émeuvent les folles réalisations, les rencontres et les vies singulières,   une incroyable exposition commence le 16 décembre à Paris ...

A NE MANQUER SOUS AUCUN PRÉTEXTE !




La mairie du 20e arrondissement et la mairie de Paris
Liliane et Bertrand Kempf, collectionneurs
Laurent Danchin, commissaire de l'exposition


 présentent

l’exposition Marcel Storr, bâtisseur visionnaire,

du 16 décembre 2011 au 31 mars 2012 au pavillon Carré de Baudouin
" L’oeuvre de Marcel Storr est à la fois intrigante dans le détail, époustouflante dans son ensemble. Elle regroupe une soixantaine de dessins de cathédrales et mégapoles imaginaires réalisés clandestinement par un cantonnier du bois de Boulogne, décédé en 1976 dans le plus complet anonymat.

Cette oeuvre magistrale est à découvrir pour la première fois dans son intégralité.
Il s’agit sans doute d’une des plus importantes découvertes d’art brut de ces dernières années en France.


Cette exposition sera également l’occasion de rencontres et de projections sur l’architecture utopique."






Quelques phrases de MARCEL STORR :


 « Quand Paris sera détruit par la bombe atomique, le Président des Etats-Unis viendra me voir et
on pourra tout reconstruire avec mes dessins. »

« Le vernis ?
C’est mon secret ! »




 « Vous savez, je suis un génie ! »


« Il faut des tours, il faut des tours ! »

« Dessiner, y a que ça que j’aime ! »





... Et deux citations de Bertrand Kempf :


« Lorsque nous regardons ses œuvres, nous ne pouvons nous empêcher de nous interroger sur leurs références à des bâtiments existants, que Storr aurait pu voir à la télévision, ou dans  l'Illustration, dont il possédait des exemplaires : la Sagrada Familia, Angkor Vat, l'Empire State Building, le Bucarest de  Ceausescu, Notre-Dame de Paris... Mais qui pourrait dire quels modèles ont bien pu inspirer Storr ? »

« Il faut bien comprendre que Storr, à sa table de travail, n'était pas en train de faire une ‘ œuvre d'art’. Il était non seulement l'urbaniste et l'architecte, mais aussi le maçon, et même l'occupant des lieux. ‘On y naît, on y vit, on y meurt’ disait-il de ses bâtiments au psychiatre de Ville-Evrard. »






MARCEL STORR BÂTISSEUR VISIONNAIRE

au Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris


Entrée libre
Du 16 décembre 2011 au 31 mars 2012 (prolongation exceptionnelle face au succès rencontré par l'exposition !)
Vernissage le 15 décembre à 18h 30


* MYCELIUM

  * Un passionnant dossier de presse peut être consulté en cliquant sur le mot
 
 * MARCEL STORR et les Grigris de Sophie
   (cliquer sur le lien)


* Les photos présentées ici sont la propriété de Liliane et Bertrand Kempf


* J'ajoute aujourd'hui 30 décembre un article de Philippe Dagen paru dans le Monde du 28/12/11 :

jeudi 24 novembre 2011

MON BLOG A 4 ANS AUJOURD'HUI !


Pour Isabelle, Annie et Elfi mes plus fidèles lectrices ....

Pour fêter les 4 ans de mon blog,

 voici mes coins bonheurs, les endroits que je préfère dans ma maison !

On y retrouve mes trois chéris bien sûr, des cerfs, ma collection d'objets religieux, un peu de Marie Morel, de Fabrice Melquiot, de Fero Liptak, de Jephan de Villiers, de Claudine Goux, de Marianne Dewelle, de Franck Duval, de Marie-Christine Bourven ,de Pierre Shasmoukine,  d'Izis, d'Elliott Erwitt, de Eirch, de Melitta Csorjan, de Philippe Provignon. Il y a du raku, les trois singes de la sagesse, l'attrape-rêves de Marie-Christine, une mosaïque de ma petite soeur, mon petit pépé abandonné, les cerfs de Taugourdeau, un chapeau d'Apolline petite fille, un masque de Venise, un peu de Maroc, de Portugal et de Grèce, un Lempereur-Haut , un Zaurel , un Louédin et une adorable gravure de Maud Gironnay . Et bien sûr Colette, Rimbaud et Baudelaire !




 




* MA RENCONTRE DE CET ÉTÉ, FEMME ORGANuGAMME s'il en est , DANIELLE JACQUI SUPERBE DIVA
Une de ses amies a écrit : " je tire mon chapeau à la mère des Sophies, Sachas et tous les autres, à sa force de travail et à la folie de sa création, à son entêtement !"




(photo Michael Padnos sur le blog de Danielle JACQUI)





(photo de Hugues Leroy)


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Et ce texte de Danielle (du 24 octobre 2011) :

" Je comprends très bien qu’un certain type d’art plus proche du fantastique ou du baroque, puisse bousculer, et semble quelque part désorienter les esprits formés et conditionnés à un art devenu bien sage apparenté souvent aux expressions religieuses conformistes.
Voir à la tradition qui a assagi la vie dure des gens en forme d’images d’Epinal.
Mais l’art renaît de ses cendres.
C’est sa caractéristique ! Sa justification, et au final, rien n’est plus « religieux, d’une certaine façon que ce qui semble ne l’être pas !
Nombre d’artistes singuliers tout au moins autrefois, se revendiquaient mystiques !
Ce que je ne suis pas, bien que………….
Je sois de plain pied, admirative et intriguée et respectueuse devant le mystère de la vie et de la création.
Si le « colossal d’art brut », n’est pas au final, une sorte de « Cathédrale » , il aura manqué son but.
Vraiment je désire qu’il soit comme la fontaine des amours, non pas un temple adorateur de fausses divinités, mais abasourdie sous le soleil, les merveilles de la vie, les réalisations humaines."



* Le Blog de ma petite sœur " LE JARDIN D’HÉLÈNE", ses recettes, ses produits et toutes les sorties magiques qu'elle propose sur l'axe vert de Thièrache !



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* Le nu alsacien de MARIANNE DEWELLE



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* MARIE -CHRISTINE BOURVEN qui accompagne ma vie de ses textes et de ses créations :

Entre deux chaises


Entre deux rives

Je traîne dans l’entre deux
Je tarde et je prolonge l’instant de nul temps
Jamais je n’atteindrai ni le début, ni la fin
Et je navigue entrelacée
Entretissée de mots mêlés
C’est moi la Joconde indolore
La petite Odalisque des bois de cervoise
L’Olympia des murs fédérés
C’est moi l’enceinte acoustique du verbe altéré

L’inquiétude atone
Intervalle entre deux lunes, éclipse et lunatique
Je me prélasse incontinente dans le monde entrebâillé
Entrevu
Entreposé
Une vie vierge peut vibrer dans cette unique absence
Car je sommeille dans les doublures du temps


* Cette découverte faite grâce à mon amie ISABELLE ...

Les installations de JOHN LEWIS




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* Ce tableau d 'ARNOLD BÖCKLIN " L'Ile des morts"



* Une phrase de Jean Dubuffet que j'aime et que j'ai mise sur mon blog " L'Art Brut et les lieux insolites des Grigris de Sophie" :

" L'oeuvre d'art doit avoir, non pas une signification limitée et telle qu'on l'ait épuisée en peu de temps, ou même qu'on puisse jamais le faire, mais des sens très nombreux, ouvrant sur une multiplicité de chemins où l'esprit peut au gré de l'humeur s'engager sans en trouver jamais les bouts.
Non pas une bouteille qui après boire se trouve vidée mais une bouteille enchantée qui se remplit à mesure qu'on s'y abreuve. "



Et mon obsession grandissante pour les lieux insolites ...
Je suis devenue "le Don Quichotte de l'Art Brut"  et ne parle plus en ce moment que de Bodan Litnianski , Marcel Storr, Pierre Shamoukine, Marcel Dhièvre ....

Merci à Laurent Danchin et à Michel Leroux pour leur aide précieuse et leur générosité ...

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* Cette enseigne envoyée par mon ANTOINE et découverte en Suisse



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* PASKAL TIRMANT et ses fabuleuses roulottes




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* Une photo envoyée par ELFIE prise lors d'un séjour rémois




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* Les oeuvres de GHYSLAINE ET SYLVAIN STAËLENS



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* Une lampe de grigriteuse, la lampe de MONSIEUR YOU alias LOIC TRINEL et découverte sur ORIGINE SOLIDAIRE



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* Le texte-cadeau offert par Marianne :


"Admire ce jour,
Car il est la vie,
La vie même de la vie.
Tout est là, dans sa courte durée :
Toute la réalité, toute la vérité de l'existence,
La félicité de la croissance,
La splendeur de l'action,
La gloire de la puissance...
Car hier n'est qu'un rêve,
Et demain n'est qu'une vision.
Mais aujourd'hui bien vécu,
Fais de chaque hier un rêve de bonheur
Et de chaque demain une vision d'espoir.
Donc, vis ce jour avec confiance."


* VINCENT CORDEBARD sans hésitation et pour toujours ....





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* LES BOITES DE MON APOLLINE




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* LA QUÊTE DE JACQUES BREL  reprise cette année par APOLLINE pour mon plus grand bonheur !





* Lu et aimé ...dans La maison déserte de Jacques Tournier



" ...Lorsqu'ils redescendent, il demande quel jour elle attend ses meubles , et se propose de l'aider à emménager.
- C'est déjà fait , dit-elle.
Elle montre ses deux valises .
- Tout est là .
Il n'a pas l'air de comprendre , et ce qui passe derrière ses lunettes est à la fois de la stupeur et une brève lueur d'angoisse qu'il ne peut pas dissimuler.
-Un désert ? demande t'il à mi voix .
Elle sourit.
- Des terres inventées.
Comme il comprend de moins en moins elle explique :
- Ça vient de loin, de mon enfance, d'un vieux professeur de géographie. Je ne sais pas si ça existe encore , mais quand j'étais petite , au lycée de Vincennes, on avait de grandes cartes en couleurs, avec deux trous pour les suspendre. Un jour on étudiant l'Europe du Nord. Notre vieux professeur avait une cane en bambou. Je la revois très nettement suivre le contour des polders, pendant qu'il parlait de lagunes prises sur la mer , protégées par les digues .Il a employé ces mots là : terres inventées. Et je me suis dit aussitôt : si tu y vas un jour , vas-y sans bagage , les mains dans les poches, parce que le moindre poids en trop risquerait de les faire sombrer . "



* UN MELITTA CSORJAN découvert par hasard chez mon amie HENRIKE dont c'est l'anniversaire aujourd'hui ...

Joyeux anniversaire à toi aussi Henrike  !


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* L'ARAIGNÉE REVUE ET CORRIGÉE PAR PASCALE






* LA PETITE PRINCESSE DE F. H.  BURNETT 

en souvenir de la version réalisée en 1939 par Walter Lang avec Shirley Temple dans le rôle de Sara et Mary Nash dans celui de Miss Minchin.





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* MES BOUCLES D'OREILLES offertes par BAKOU ET MARIE
( Petit clin d'oeil à EL PAPOU !)







* CATHERINE URSIN forcément ....et sa toute nouvelle exposition qui commence aujourd'hui à Paris !

je serai présente au Mac Paris
les 24, 25, 26 et 27 Novembre à l'Espace Champerret

le jeudi de 14h à 22h
le vendredi de 11h à 22h
et samedi, dimanche de 10h à 20h



* Le sac de la maman de VÉRONIQUE, JACQUELINE
ET " LES FANTAISIES DE¨PERRINE "...




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* Cette photo prise à Marrakech ...




* DES PHOTOS trouvées sur google ....
(Donnez moi le nom des photographes ... pas notés hélas )











* Mes trésors confiés à CAROLINE VALETTE et ...transfigurés !





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* une phrase :

DÉPÊCHE -TOI DE T'APPROCHER DE TES RÊVES

* UN SAC " GRIGRIS DE SOPHIE" pour ma très chère SOPHIE QUINTON








 
 
 
  * CLAUDINE GOUX découverte l'an dernier chez Bakou et Marie et retrouvée au Musée de Bègles !
CLAUDINE GOUX qui prend la peine de vous écrire pour vous remercier de vos achats et qui vous envoie la plus jolie des cartes !
CLAUDINE GOUX dont je reparlerai bien sûr sur les GRIGRIS !
 
 

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* Une lecture :

"Elle feuillette un livre de NAN GOLDIN, des corps nus, des regards, des scènes de nuit, un homme assis sur le rebord du lit dans la lumière crue d'un spot .C'est brutal mais ça lui plait.
Elle trouve ça bien mieux que Willy Ronis .
"L'amour est une île" de Claudie Galley



Pour Papou qui me donne à voir et à entendre :

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* RIDICULE de NAJAR et PERROT " LE" film des Grigris !

Romain s'est toujours senti ridicule. Et pour cause, il est né avec des bois de cerf sur la tête. Mais un jour, une rencontre va changer sa vie et le regard des autres.....

Surtout, surtout cliquez sur les liens ci-dessous ! C'est un régal !

ICI

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* UN CADEAU RIGOLO rapporté d'Allemagne par mon APOLLINE " Mein magischern Märchenprinz" où comment assister à l'incroyable métamorphose !







* Cette femme ORGANuGAMME que j'aime pour toujours ...
Madame Connin, la maîtresse que j'ai eue au CM1 et au CM2





* FRANCK DUVAL ET SES DÉDICACES GÉNIALES
avec une pensée bien sûr  pour Mamy Blue .....






* FERO LIPTAK ... car j’espère retourner à Bratislava !






* Un site un peu débile mais si charmant qui me permet de dire :

!!!! IUH'DRUOJUA SNA 4 A GOLB NOM



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* LE THÉ "MARIAGE FRÈRES" DE L'ARTISANIE et tout spécialement
 "LE THÉ DES LÉGENDES" !








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* MIGUEL HERNANDEZ



* CETTE PHOTO DE JEAN-PIERRE HAMEL





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Et son blog si riche où je me promène tous les jours :

ICI


* GILLES BAUMONT découvert grâce à Télérama


... pour le titre "les dents de lait de la lune"





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* GERARD CAMBON





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* La visite de lascaux en trois D : ICI



* UNE PHOTO DE MON ISABELLE ...ma visiteuse partageuse  assidue !





* Mes deux dernières lectures :




 ICI





* Les derniers films que j'ai vus ...et aimé !


- LA SOURCE DES FEMMES





- LES NEIGES DU KILIMANDJARO , une merveille de GUEDIGUIAN




LES NEIGES DU KILIMANDJARO- Bande-annonce par diaphana


Voilà pour les 4 ANS DES GRIGRIS DE SOPHIE !


LES ANNIVERSAIRES ICI