Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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samedi 5 juillet 2014

"MYCELIUM, GENIE SAVANT- GENIE BRUT" A AUBERIVE ... QUELQUES OEUVRES

"Savants ou bruts, naïfs ou sophistiqués, autodidactes ou passés par les écoles, les vingt-cinq créateurs présentés dans cette exposition ont tous en commun d’avoir suivi un chemin hautement personnel, souvent proche de l’obsession, et d’avoir développé, en dehors des modes et des idéologies du moment, un univers singulier tirant sa source des zones, souvent obscures, de leur nature profonde. Se prenant ou non pour des artistes, ayant dû souvent exercer un métier alimentaire sans relation directe avec leur univers mental particulier, ils recourent aussi bien aux matériaux les plus ordinaires et aux techniques traditionnelles qu’à la sophistication des nouvelles technologies, et témoignent, à travers leurs dessins, peintures, collages, photographies, broderies, sculptures ou assemblages, du caractère essentiellement sauvage, indépendant, presque organique de la création, en même temps que de la variété infinie des familles de sensibilité au sein desquelles elle prend naissance"....
 
Laurent Danchin 

( Découvrez le texte dans sa totalité sur le site de Laurent Danchin)



*** FRANCK LUNDANGI


A l’origine, Franck Kakussuamesso Lundangi (né en 1958 en Angola) était footballeur professionnel. Elevé au Zaïre (aujourd’hui R.D.C.), venu tenter sa chance en France en 1990, pour éviter la guerre civile, c’est par la rencontre de sa future épouse, dans une communauté d’artistes des environs de Paris, qu’il a découvert sa nature profonde. Depuis, il a quitté le sport pour la peinture, qui, dit-il, lui permet d’aller beaucoup plus loin, et il a remporté presque aussitôt des succès éclatants : rétrospective à l’UNESCO en 2004, participation à Africa Remix, à Düsseldorf, Paris, Londres, Tokyo, Stockholm et Johannesburg (de 2004 à 2008), exposition en Finlande et accueil dans une galerie de New York plus récemment. Ses travaux font également partie des collections de la Fondation Blachère, centre d’art contemporain africain, dans le Lubéron. Lundangi, que ses camarades d’enfance appelaient par dérision « le pasteur », tant il était philosophe, peignait et dessinait en fait depuis toujours, et il a été très tôt conscient de posséder un don. Baptisé catholique, c’est du bouddhisme qu’il se sentirait aujourd’hui plus proche, et il ne peut travailler que dans un état de grande concentration. Après, dit-il, tout vient « naturellement » : un monde aux couleurs éclatantes, exprimant des symboles simples au gré d’une permanente improvisation, et offrant une vision animiste et fraternelle des hommes et de la nature. Kakussuamesso, le prénom africain de Franck, signifie « protégé du mauvais sort » en bakongo, et Lundangi veut dire « racines ».





*** GHYSLAINE ET SYLVAIN STAELENS 


Ghyslaine et Sylvain Staëlens (nés respectivement en 1960 à Montfermeil et en 1968 à Paris) sont un cas presque unique dans le monde des arts de couple fusionnel travaillant à quatre mains : en totale symbiose, avec une complicité digne de musiciens de jazz. Car «  nous n’avons jamais
cherché la sculpture », disent-ils aujourd’hui, « c’est la sculpture qui nous a trouvés. Notre rêve, était de devenir musiciens. » Epris l’un de l’autre depuis leur première rencontre, vivant ensemble depuis plus de trente ans, ils ont traversé d’abord une période difficile où ils avaient un emploi régulier, Ghyslaine dans l’informatique, Sylvain à la télévision. Mais la vie à Paris ne leur convenait pas et c’est pour échapper au piège de l’héroïne, puis des amphétamines, qu’après divers voyages au Mexique et une période d’errance dans le Sud de la France, ils ont trouvé enfin leur planche de salut dans la création. Avec frénésie, ils commencent alors à collecter toutes sortes de matériaux naturels – lichens, pierres, bois – qu’ils assemblent pour en faire sortir les formes et les personnages visionnés dans leur texture. Leurs premières sculptures datent de 1995. Peu après ils s’installent à la campagne, dans un hameau isolé du Cantal, au pied des volcans. Une région dont la rudesse empreinte de christianisme et de magie primitive les inspire profondément. Tout un bestiaire et tout un peuple de guerriers, de druides et de chasseurs, ou de cavaliers barbares, chevauchant d’étranges créatures, va naître de cet environnement, avec de grands bas-reliefs, sablés de pigments rouges, figurant « le magma d’émotions » qui nous anime et qui, dans leur période antérieure, avait failli les emporter.


 





*** YOUEN DURAND


Né handicapé de la jambe gauche, à Lesconil, dans le Finistère, en pays bigouden, ‘YouenDurand (1922-2005) ne put jamais devenir marin, comme son père et tous les garçons de sa génération. Forcé de rester à terre, c’est lui qui, durant trente ans, dirigea donc la criée de la commune. Mais parallèlement il pratiquait la peinture, donnant des interprétations naïves de chefs d’œuvre des musées ou se mesurant à la nature morte ou au portrait. Avec les coquillages de la région – en tout 56 espèces qu’il avait méticuleusement répertoriées – il concevait aussi des maquettes – un drakkar, une caravelle, un carrosse, une façade de château –, puis se mit à confectionner des tableaux de grande dimension, illustrant des scènes typiques de la vie locale, des images exotiques ou divers thèmes symboliques qui l’enchantaient. Mis en invalidité à l’âge de soixante ans, à la suite d’une opération, il put se consacrer enfin à sa vie parallèle et jusqu’à l’an 2000, où il tomba malade, il réalisa une trentaine de petits chefs d’œuvre, tous « en coquillages de couleurs naturelles », protégés par un vernis ultra mince pour les faire briller comme au sortir de l’eau. C’est ce petit trésor qu’au profit exclusif du Centre Communal d’Action Sociale il présentait, tous les étés, à la Maison locale des Associations. A la mort de l’auteur, resté célibataire, l’œuvre fut partagée entre les héritiers, et ce qui en restait échut à la commune, laquelle devrait prochainement lui







*** PAUL AMAR 


Né à Alger en 1919, rapatrié en France où il vit depuis, Paul Amar est incontestablement le roi du coquillage. Ancien coiffeur et chauffeur de taxi, passant ses vacances sur les plages de Vendée, c’est en 1974, à l’âge de 55 ans, qu’il  a découvert par hasard ce qui allait devenir son matériau unique de création jusqu’à aujourd’hui. Présenté en tableaux éclairés, de la profondeur d’un poste de télévision, ou sous forme de masques ou de personnages, son art ultra kitsch, poussant la surcharge décorative et l’outrance des couleurs jusqu’aux portes du merveilleux, figure dans tous les musées ouverts à la création populaire contemporaine : Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, aux Sables-d’Olonne, Collection de l’Art Brut à Lausanne, LaM à Villeneuve d’Ascq, sans oublier, dans l’Yonne, La Fabuloserie. C’est un reportage de Philippe Lespinasse pour Thalassa qui l’a fait connaître, puis une exposition à la Halle Saint-Pierre, à Paris, en 1998. L’œuvre de Paul Amar est actuellement présentée en permanence au Musée des Arts Buissonniers de Saint-Sever-du-Moustier, en Sud-Aveyron.








*** JEAN-PAUL  VIDAL 


Une caméra, pour Jean-Paul Vidal (né à Grenoble en 1940), est un instrument ludique qui lui permet en permanence de s’amuser avec son entourage et de transformer le réel en terrain de jeu. Reporter hors-normes, ayant longtemps sillonné le monde à vélo, Vidal a exercé tous les métiers avant de devenir photographe sur les champs de courses en 1970. Sa plus spectaculaire performance reste la traversée de l’Amazonie – 7000 km de piste dans la forêt tropicale – en 1981. Lauréat de divers concours internationaux, il a exposé ses travaux en France, en Allemagne et au Vénézuela. De tous ses voyages, il rapporte des images d’un humour amical, proche des petites gens. Mais c’est aussi un bricoleur insatiable qui, dans ses périodes sédentaires, expérimente tous les trucages et déformations volontaires de l’image : jumeaux, reflets, nus humoristiques, panoramiques insolites, sans compter ses fameux Mouvements, détournement de la technique du photo-finish. Il s’intéresse également à l’insolite sous toutes ses formes, à l’art populaire et à l’art brut, et a photographié un grand nombre d’environnements singuliers dans le monde. Très généreux, Jean-Paul Vidal se soucie peu d’exposer ou publier ses photos : le plus souvent il les donne. Sa série des Jumeaux d’artistes, commencée il y a plus de vingt ans, bien avant Photoshop, est dédiée à tous les créateurs ‘singuliers’ qu’il a pu rencontrer et qui sont devenus, ne serait-ce que pour la durée d’un temps de pose, ses nouveaux amis.


(Joseph Kurhajec et son jumeau bien sûr !)


*** JIM SANDERS


Proche de l’art primitif, des arts non occidentaux et de l’art brut, mais inspiré également par toutes les traditions religieuses auxquelles ses origines catholiques l’ont rendu sensible, Jim Sanders (né en 1975 à Solihull, dans les West Midlands, au Royaume Uni) donne souvent une connotation rituelle à son travail qui prend la forme d’autels, de reliquaires et d’ex-voto, réalisés le plus souvent en matériaux de récupération. Ses dessins et ses collages, utilisant parfois le pochoir sur vieux documents recyclés, sont d’une grande force graphique qui n’est pas sans évoquer une forme de street art, plutôt tribal, revu par Jean Dubuffet. Il est vrai que ce jeune artiste, au talent très prometteur, a suivi au départ un cursus, non de beaux-arts mais de Communication graphique et d’illustration. En 2003, il a fait partie des membres fondateurs d’un collectif d’artistes, Performance, qui s’est produit à Londres, dans le Sud de l’Angleterre et en Espagne. Plus récemment, ses dessins, ses grands totems, ses masques et ses installations ont été montrés aussi en France, au Lieu Unique à Nantes, et à la Halle Saint-Pierre à Paris.




 (photo Apolline Lepetit)

 (photo Apolline Lepetit)




*** SERGE VOLLIN 


Peintre naïf visionnaire, excellent coloriste, et doué d’un charisme hors du commun, Serge Vollin (né Chérif Ben Amor en Algérie, dans le massif des Aurès, en 1946) ne sait pas dessiner au sens académique, mais les images qui le hantent sont si fortes qu’il trouve toujours un moyen schématique de les exprimer. Durement éprouvé par la guerre de Libération qui l’a privé de scolarité et a vu son père et son beau-père tous deux assassinés, il a longtemps contenu en lui le flot des souvenirs dont il a failli être submergé à la mort de sa mère, en février 1998.

En résulta un livre racontant son enfance algérienne, un témoignage émouvant où, pour une fois, ce sont les textes, venus en second lieu, qui servent aux images d’accompagnement. A Munich, en Allemagne, où il vit depuis longtemps, marié et père d’un enfant, Serge Vollin a choisi depuis quelques années de travailler en milieu psychiatrique, prenant une part active à un atelier d’expression. Après une série de « Nus », il prépare actuellement un second ouvrage qui sera consacré à sa vie en Europe et à l’univers de la psychiatrie, et il a écrit, phonétiquement, plusieurs romans. Exposée à de nombreuses reprises en France, en Suisse, en Allemagne, en Finlande et aux Etats-Unis, l’œuvre de Serge Vollin a trouvé sa place dans le circuit de l’art outsider et de fidèles amateurs la collectionnent. « Je peins mes rêves, mais je ne suis pas un artiste », déclare pourtant l’auteur, qui donne de son art cette étonnante définition : « Je suis naïf quand je suis positif ! C’est quand je suis déprimé que je suis brut. ». 





*** DAVOR VANKIC


Davor Vrankic (né à Osijek, en Croatie, en 1965) est un dessinateur virtuose à l’univers mental très particulier. Utilisant, sur de très grands formats, divers effets photographiques – mise au point sur une partie de l’image, usage du flou, effets de profondeur de champ ou de grand angle – il donne vie, à l’échelle de la fresque ou de la peinture monumentale, et par l’usage d’un simple crayon, à tout un univers aussi virtuel et imaginaire que l’image 3D. Des images impossibles d’intérieurs ou d’extérieurs où, malgré leur caractère explicitement artificiel, les objets de l’environnement quotidien, les artefacts industriels et les simulacres de la nature – arbres, fleurs, paysages – semblent animés d’une forme organique d’existence. D’où une présence inquiétante, jamais vue, exprimant en partie l’angoisse permanente d’un auteur hypersensible, hanté par la présence absurde des choses mais aussi par les possibilités illimitées de la technique graphique qu’il maîtrise à la perfection. Under Realism, bio-réalisme virtuel ou pseudo réalisme, aucune étiquette ne correspond à cet art qui échappe à toutes les écoles et tous les mouvements de sa génération. Dans une période antérieure, tout imprégné encore du répertoire de la peinture occidentale, de références chrétiennes et de l’iconographie profane des nouveaux médias, Vrankic, formé en gravure aux beaux-arts de Sarajevo et de Zagreb, mettait en scène, dans d’impressionnants triptyques grouillant de personnages, l’enfer sado-masochiste d’une humanité en phase terminale, récapitulant tous les styles et tous les siècles depuis la Renaissance. Son Arrivée du Magicien a été acquise par le MoMA de New York en 2001.



(Textes lus dans le Dossier de Presse)

Abbaye d'Auberive
Centre d'art contemporain
1, Place de l'Abbaye
52160 Auberive
Tél. : +33 (0)3 25 84 20 20

Horaires d'ouverture :
jusqu'au  28 septembre 2014
Mardi de 14h à 18h30
Mercredi au dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30



LES GRIGRIS DE SOPHIE ET MYCELIUM


Et quelques artistes déjà évoqués sur les Grigris :







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